Il y a 27 ans apparaissait le premier Land Rover Discovery, qui se glissait dans la gamme entre le rustique Land Rover et le prestigieux Range Rover dont il constituait techniquement parlant une version moins coûteuse. Essai du n°5 de chez Disco.

En pas loin de 30 ans, le Discovery est resté un véhicule habitable, familial, est très doué en tout terrain. Mais ses capacités routières et ses équipements se sont fortement multipliés. Ca tombe bien car la concurrence s’est multipliée elle aussi pendant ce temps ! Le Discovery est maintenant à la fois concurrencé par les pros du 4x4 mais aussi par les constructeurs Premium qui veulent leur part du gâteau !

Esthétiquement, le Discovery s’est embourgeoisé et se glisse maintenant dans la circulation avec discrétion. Oubliée, la ligne taillée à la serpe des précédents 4x4. Heureusement que son nom est écrit dessus ! La marche de toit est maintenant très discrète, et pour la première fois il n’y a plus de décroché sur la vitre arrière. La seule petite coquetterie historique reste la plaque d’immatriculation décalée sur le côté. Le hayon est maintenant en une seule partie et la ridelle pourtant si pratique en randonnée a disparue.

L'habitacle a conservé deux caractéristiques des précédentes modèles. Son inhabituelle et très agréable luminosité, et sa capacité à emmener 7 occupants. La troisième rangée (une option à 1.630 euros) est une vraie troisième rangée et non des strapontins comme c’était le cas avant. Mieux : elle dispose de son propre toit ouvrant. Etonnant non ?

Nous avons également été étonnés par la qualité de fabrication de l’intérieur. Les allemands n’ont qu’à bien se tenir ! L’ergonomie est également excellente, et même le système d’infodivertissement avec écran 10’’ est à citer en référence.

Après plus de 20 ans de moteurs nobles, le Land Rover Discovery revient aux 4 cylindres. Il y en a deux : le TD4 offre 180 chevaux en quantité insuffisante et le SD4 biturbo 240 chevaux et 51.0 mkg de couple. Le SDV6 déjà connu offre 258 nobles chevaux (et 61.2 mkg) mais il a du mal à creuser l’écart avec le SD4 en raison de la centaine de kilogrammes supplémentaires à emmener. Côté motorisation essence, le Discovery n’existe plus en V8 et c’est une première. Il est remplacé par le V6 à compresseur déjà vu (et entendu !) sur la Jaguar F-Type.

Va pour le SD4 donc, d’autant plus qu’avec sa boite auto 8 et le gros gain de poids par rapport à la génération précédente, le véhicule se conduit bien. Le silence de roulement est à ce sujet assez étonnant. La suspension est souple, et efface parfaitement tout type d’irrégularité. La tenue de route est dans la tradition de la marque : une adhérence de haut vol accompagnée d’un roulis certain.

Contrairement aux SUV proposés par les concurrents, le Land Rover Discovery reste un authentique franchisseur, question de principe. Le système rapporte toujours au Terrain Response, dispositif électronique qui transforme le premier conducteur venu en fin pilote tout-terrain ou presque. On note ici l’apparition d’un nouveau dispositif appelé ATPC. Mix subtil entre le Hill Descent Control inventé par la marque et le Crowl Control de Toyota, il permet de ne s’occuper que de la direction, le véhicule gérant le rythme de progression du véhicule en agissant sur l’accélérateur ou les freins pour garder un rythme constant. Retenez aussi que le Discovery ne tourne pas le dos aux classiques du genre : il dispose des blocages de différentiel central et arrière. Comme de tradition ou presque : le TD4 se passe de réducteur, et il est en option sur le SD4. Seuls les deux V6 en disposent de série. Le blocage de différentiel arrière est lui aussi en option.

Comme de tradition également, le Discovery ne se brade pas. Logique, puisque le Discovery Sport se vend cher et que celui-ci est plus haut en gamme encore. La gamme commence à plus de 50 000 euros, mais il faudra compter au moins 55 000 pour un SD4. Si vous espériez avoir un équipement complet il faudra payer plus cher bien entendu. Et à ce stade on n'a pas encore parlé de l'écotaxe... Bref, compter 70 000 euros pour un HSE bien équipé, ce qui restera moins cher qu’un Volvo ou un Audi concurrent. On se rassure comme on peut !

Même si l'on a trouvé sa ligne un peu trop aseptisée, ce Land Rover Discovery est une authentique réussite. On va même finir par se demander si le prix n'est pas justifié...